Le jour où j’ai découvert le INOCHI …

… reste dans mon souvenir un moment doux suspendu dans le temps… exactement le genre de parenthèse apaisante dont j'avais besoin en cette période de rentrée scolaire (soyons honnête, c'est LE moment de l'année que je déteste le plus).

Immeuble germanopratin, plusieurs cours, plusieurs bâtiments dans chaque cour, plusieurs escaliers dans chaque bâtiment. Je sais déjà que je vais me perdre au retour. Dubitative devant une boîte aux lettres je croise une femme en tablier qui sans me regarder lance au mur « vous allez chez S. ? » - oui comment le savez-vous ? « 1^er étage à droite, puis deux fois à gauche au fond du couloir et dernière porte à droite ». Elle aurait rajouté une double négation dans sa phrase et j’étais définitivement perdue. Futée, je suis le parfum d’encens dont l’effluve gonfle au palier du 1^er étage et me guide vers la porte de S. Après avoir décalé trois fois mon rdv pour cause de rentrée scolaire, je vais enfin découvrir le Inochi.

Deux yeux très vifs et très brillants m’accueillent, un catogan, une chemise ouverte sur des malas indiens, et une toute petite pièce remplie d’objets étranges, brocantés, odorants et rassurants. C’est petit, rempli d’énergie (je les sens, j’ai tout de suite des frissons partout), je me pose en boule dans le canapé sans réfléchir. S. me dit « vous avez besoin de chaud, ça va vous aider pour votre mémoire » - comment sait-il qu’on m’appelle Dory ? Un genmaicha, mon thé japonais favori, un plaid, et hop je suis comme à la maison pour écouter sagement ses explications sur l’origine de son soin. Je note distraitement que la pièce contient une grande collection de raquettes de tennis anciennes, information que j’associe à l’étape 2 du récit de sa vie : ancien joueur professionnel de tennis devenu préparateur physique. Son beau visage syrien et son look baba cool ne m’avait pas guidée sur cette piste... J’essaye de me concentrer pour suivre le récit sur l’origine du Inochi et de son fondateur « mort mais toujours vivant » (oui oui, je sais…). O Sensei Nakazono est un sage et thérapeute reconnu dans le monde des arts martiaux et de la médecine orientale, qui a mené toute sa vie des travaux de recherche sur l’énergie et les sons de l’univers pour créer l’Inochi thérapie. J’ai essayé a posteriori de trouver une définition compréhensible que je vous partage : ce soin vise à aider l’individu à mieux capter l’énergie universelle dégagée par le vide de l’univers au centre de son organisme, reflet du vide central de l’univers (jusque-là c’est abscons je l’admet) … Pour créer une harmonie entre l’univers et le corps, il faut synchroniser leurs énergies respectives, les placer l’une dans l’autre. Voilà, c’est plus clair.

En japonais, « Inochi » signifie la puissance naturelle de la vie – celle qui puise sa source dans la force de l’univers. Deux sources énergétiques suivant le même rythme basé sur une gamme de 50 « notes » universelles. Le principe est simple : troubles physiologiques et organiques apparaissent lorsque les énergies de l’homme et de l’univers ne sont pas en symbiose, d’où l’importance de réinstaurer une harmonie. Le principal objectif de la thérapie est donc de remettre en ordre les rythmes vitaux pour qu’ils s’accordent avec ceux de l’univers – comme un chef d’orchestre qui tenterait de réunir sur une même partition deux ensembles musicaux sachant jouer la même gamme mais pas le même rythme (j’espère que cette métaphore vous parle un peu ?). Cet équilibre « in and out » conditionne logiquement la manière dont l’individu interagit avec tout ce qui l’entoure, mais aussi, m’explique S., la capacité du corps à retrouve sa faculté d’auto-guérison. Car – ça je le savais - l’organisme sait se régénérer et se revitaliser seul.

Installée – habillée et bien couverte – sur une table de massage, mon hôte commence par prendre mon pouls sur chaque poignet et sous la jugulaire, geste qu’il reproduira à plusieurs reprises pendant la séance pour calculer l’évolution des pulsations. Il m’explique que mon pouls permet de mesurer mon énergie vitale mais aussi la vitalité de mes méridiens (au nombre de 12, ceux sont les « courants de vie » par lesquels circule le chi, l’énergie vitale – équivalent du prana chez les indiens). La séance se poursuit par des petits gestes fermes mais doux sur différents points du dos et des jambes (une version sympa du shiatsu en quelques sortes), et je ressens vite des vagues de frissons comme si un circuit électrique s’allumait, des sensations de chaud et froid aussi. Les pressions de sa main le long des méridiens sont très apaisantes. S. précise que ce sont autant les mouvements que le sens des mouvements qui évoluent en fonction de ce qu’il perçoit.

Je somnole un peu, sans doute quelques minutes, mais pas complètement.

La séance se termine par des « maniki », des mouvements effectués à distance du corps (très similaires à ceux du reiki pour ceux qui connaissent cette méthode thérapeutique de transfert d’énergie par apposition des mains… que j’adore bien évidemment !). A nouveau, même sans contact physique, mon corps réagit, accueille cette transmission de fluide. J’avoue que je suis un peu stone en me relevant, après avoir été agréablement bercée pendant une heure. Je m’aperçois que je souris béatement, sourire qui ne me quittera pas de la journée même en bataillant pour avancer sur un trottoir bondé de Saint Germain.

S. m’explique qu’il faut 5-6 séances, idéalement rapprochées, pour retrouver et installer durablement un équilibre énergétique. Sans réfléchir je reprends rdv alors que je n’ai pas de dispo dans mon agenda. Ces séances sont censées rendre mon énergie physique et psychique « autonome » pour créer spontanément le bon chemin de connexion vers l’énergie de l’univers. Evidemment l’idée d’une autonomie et d’une maîtrise de soi me plaît. La suite au prochain rdv !